Même si le contrat de travail est un élément important pour l’obtention d’un crédit, il est tout à fait possible d’y souscrire sans contrat à durée indéterminée. De nos jours de plus en plus de banques et organismes de crédit acceptent de financer un prêt à un emprunteur qui ne possède pas de CDI. Pour obtenir une réponse positive à sa demande, celui-ci devra cependant respecter certaines conditions et répondre à quelques critères d’éligibilité. Un dossier bien construit et solide est évidemment un atout considérable, auquel d’autres facteurs doivent s’ajouter pour rassurer l’organisme prêteur.
Différents types de prêts pour des projets variés
Les crédits à la consommation, qui permettent de financer des projets très variés comme l’acquisition d’une voiture, la réalisation de travaux, la construction d’une piscine, l’achat d’un nouvel ordinateur, etc. sont limités à 75.000 euros. Les banques et établissements financiers ont adapté leurs offres aux emprunteurs qui ne bénéficient pas d’une situation d’une parfaite stabilité. Il s’agit de crédits à la carte, qui sont en fait des crédits spécifiquement conçus pour répondre à la demande de ces emprunteurs sans CDI. Ces crédits sont destinés aux besoins des consommateurs dans la vie courante. Ils présentent des caractéristiques particulières comme par exemple un volume d’heures de travail minimum obligatoire, une échéance de remboursement modulable ou encore un crédit sans apport. En l’absence de CDI, l’organisme prêteur va donc porter son attention sur la solvabilité de l’emprunteur, c'est-à-dire principalement s’il justifie de revenus réguliers.
Dans le cas de l’achat d’une maison ou d’un appartement pour un emprunteur en CDD ou intérimaire, des pièces solides devront être présentées à l’organisme prêteur. Le crédit immobilier sans CDI est difficile mais pas impossible, même s’il s’agit de plusieurs dizaines de milliers d’euros. Pour les établissements financiers, un profil d’emprunteur employé en CDD, en intérim, entrepreneur ou travailleur indépendant ne présente pas de garantie sur la pérennité de ses revenus. Pour ce type de profil l’élément déterminant est sans doute l’expérience professionnelle. Par exemple, un salarié expérimenté qui se retrouve à travailler en intérim depuis plusieurs mois, voire années de manière ininterrompue, présente un bon profil. Si de plus, le secteur d’activité dans lequel il travaille ne connait pas la crise, ou qu’il est vecteur d’emplois, l’emprunteur a toutes les chances de son côté. Le contrat de travail n’est pas le seul élément décisif dans l’octroi d’un crédit sans CDI.
Pour avoir une vision à long terme, l’établissement prêteur pourra accorder un crédit immobilier à un emprunteur sans CDI qui présente un dossier béton avec un minimum de 3 ans d’ancienneté pour les entrepreneurs et les professions libérales. Pour les travailleurs intérimaires, il faudra pouvoir justifier de 18 mois minimum d’activité continue et pour les emplois en CDD, un renouvellement de contrat de 2 ans est nécessaire pour prouver la régularité des revenus. Montrer à l’organisme prêteur la capacité d’épargne en présentant un apport conséquent pour un prêt immobilier est toujours un excellent moyen de faire basculer la balance du bon côté. Les banques considèrent que cela justifie d’une bonne gestion de son argent. Enfin, pour décrocher le crédit, apporter un garant solide qui peut être de la famille ou non, est toujours une bonne manière de convaincre l’établissement qui accorde le crédit.
Bon à savoir : le taux d’intérêt pour un prêt immobilier à un emprunteur qui ne possède pas de CDI peut être légèrement supérieur de 0,2 à 0,3 point.
Les conditions pour l’obtention d’un prêt sans CDI
Même si les banques sont toujours très exigeantes sur la situation professionnelle de leurs emprunteurs, un crédit sans CDI est tout à fait envisageable. Le contrat à durée indéterminée n’est plus aujourd’hui une caractéristique fréquente du marché du travail. En effet, le taux de chômage est aujourd’hui très élevé alors que la crise a apporté une réelle fragmentation dans de nombreux secteurs d’activité. On peut parfois même parler de précarisation avec un marché du travail de plus en plus hostile et des employeurs et sociétés qui ne peuvent ou ne veulent plus s’engager sur le long terme. Le CDD est actuellement le mode d’embauche le plus courant avec un taux de 80% des nouveaux contrats de travail signés. Il n’est plus rare de voir se renouveler les CDD de manière récurrente, en faisant signer à chaque fois un nouveau contrat de travail.
Côté entreprenariat, la France est une véritable terre d’entrepreneurs. Elle est aujourd’hui considérée comme une start-up nation, ce qui prouve la capacité de la jeune génération à se lancer dans l’innovation tout en prenant des risques. Après tout, les Français ont toujours eu une nature à l’entreprenariat. Tous ces facteurs économiques, où de nombreux emprunteurs sont aussi des travailleurs non salariés ont poussé les banques à s‘adapter à une nouvelle ère de consommateurs. Elles sont désormais plus souples à l’égard des emprunteurs qui n’ont pas la possibilité de présenter un CDI.
Du coup, les conditions d’obtention d’un crédit peuvent être plus strictes puisque la banque sera dans une situation de prise de risque plus importante. Elle pourra ainsi être plus exigeante avec ce type de profil d’emprunteur qui ne justifie pas de revenus réguliers ni de stabilité particulière dans sa situation professionnelle. Pour obtenir une réponse positive, l’établissement financier pourra exiger des garanties complémentaires au dossier comme par exemple une assurance, une caution d’un tiers ou encore un bien en garantie. D’autres critères du crédit accordé comme la durée de remboursement ou le montant de la somme empruntée pourront être limités. Un prêt sur une période réduite et d’un montant peu élevé est plus facile d’obtention que sur une durée plus longue avec une somme importante.
Le dossier, un élément fondamental
Pour obtenir un crédit sans posséder un contrat à durée indéterminée, l’emprunteur doit se présenter sous son meilleur jour, tant au niveau de la présentation du projet que de son contenu. Même si l’emprunteur ne possède pas toutes les conditions idéalement requises, il peut tout à fait se constituer un dossier intéressant et équilibré.
La première condition est qu’en l’absence de CDI, il faudra justifier auprès de l’organisme prêteur d‘une activité régulière et surtout récurrente. Cela signifie que même employé en CDD ou intérimaire, l’activité professionnelle doit être stable et surtout continue. Un emploi en CDD justifiant de revenus réguliers tous les mois, et ce depuis plusieurs années d’affilée peut être tout aussi convaincant qu’un emploi en CDI pour les banques. Il faudra mettre dans le dossier tous les bulletins de salaire et les contrats de travail pour prouver la stabilité des revenus.
Un autre élément important à apporter au dossier est la capacité de gestion de ses finances personnelles. En effet, un budget bien maîtrisé prouve que l’emprunteur est sérieux et disposé à rembourser son emprunt. Lorsque les relevés de compte ne présentent aucun incident de paiement ni une utilisation abusive de découvert bancaire, toutes les chances d’obtenir une réponse positive à sa demande de prêt sont du côté de l’emprunteur. Si en plus il possède une épargne, même minimale, la banque ou l’organisme prêteur le considèrera comme un emprunteur raisonnable qui gère son budget de manière réfléchie et non en dépensant sans compter.
Disposer d’un co-emprunteur qui peut être un conjoint mais aussi toute autre personne est également un atout, surtout lorsque celui-ci possède un CDI. Là encore la condition n’est pas nécessaire et des revenus stables et confortables suffisent.